Nous avons flashé devant ses modèles glamours, ses couleurs acidulées justes ce qu’il faut, l’utilisation innovante du velours pour l’été qui leur donne cet aspect « doudou » qu’on a tout de suite envie de porter.
Dans ce monde d’après, qui tarde à venir, les créateurs poursuivent une quête d’alternative raisonnée et raisonnable. Il est à nos yeux fondemental de soutenir ces initiatives, surtout lorsqu’elles sont si réussies.
Slippers, escarpins, sandales… écoresponsbles
Toute la rédaction de Shopping En Ville y a trouvé son compte : des escarpins Mara – l’incontournable classique revisité – au velouté de pêche ; aux slippers Tara qui allient confort et élégance ; en passant par les sandales Ava pour danser jusqu’au bout de la nuit (mais si, il y aura un après couvre-feu) sur des talons raisonnables de 8,5 cm. Cerise sur le gâteau (vegan !) de cette première collection : les cinq modèles se déclinent en cuir vegan doré ! On craque !
Nous avons rencontré sa fondatrice, Sylvie B., pour savoir ce qui l’avait motivée.
SeV : Comment et pourquoi lancer cette marque aujourd’hui ?
Sylvie B. – Tout d’abord, j’ai toujours eu des chats et des chiens, j’adore les animaux ! Mais ce sont mes deux fils qui ont agi comme « révélateurs ». Très jeunes, ils ont exprimé leur volonté de ne manger ni viande ni poisson. Nous sommes devenus végétariens. Cependant nous continuions à manger du fromage avec plaisir, et à consommer du lait. Mon fils aîné m’a un jour ouvert les yeux sur les produits laitiers, et l’exploitation des vaches. Il fallait être logique et arrêter toute consommation et utilisation de produits issus du monde animal.
Comment passer d’un mode d’alimentation à une marque de mode ?
Sylvie B. – Je suis passionnée de mode depuis toujours. Je suis bonne cliente pour moi-même, et toujours à l’affût des nouvelles tendances. À ce moment de ma vie, il m’a paru évident de relier cette passion et mon mode de vie. J’ai cherché une marque végane qui me convienne. J’ai écouté mes amies qui, sans forcément être véganes, se sentaient prêtes à porter des chaussures assumant ce choix, à condition que les modèles reprennent les codes de la maroquinerie traditionnelle qui nous plaisaient tant à toutes, c’est-à-dire élégants, fins et délicats. J’imaginais des chaussures fines, gracieuses, comme les marques raffinées que je portais jusqu’alors. Je me suis jetée à l’eau : j’ai lancé ma marque.
Techniquement, comment avez-vous procédé ?
Sylvie B. – Le projet a mûri pendant deux ans. J’en parlais autour de moi. C’était difficile. J’allais sur les salons, mais je ne sentais pas beaucoup de réceptivité. J’ai failli abandonner l’idée. Puis j’ai rencontré un agent qui a compris ma démarche, et surtout qui savait répondre à mes impératifs « vegan et chics » à la fois.
Comment procédez-vous ?
Sylvie B. – Je crée les modèles en sentant la tendance, les besoins de mes amies, l’air du temps. Je regarde ce que les femmes aiment porter. Je fais fabriquer les chaussures en Europe – j’y tiens beaucoup – au Portugal, dans un atelier à taille humaine qui travaille « à l’ancienne » : tout est assemblé à la main. Chaque chaussure est l’objet d’un soin et d’une attention particulière.
Comment choisissez-vous les matières que vous utilisez ?
Sylvie B. – Il faut impérativement qu’elles soient 100 % sans origine animale : ni soie, ni laine. Pour le reste, c’est une affaire de coup de cœur.
Pourquoi « copier » la matière cuir qui forcément évoque la peau de l’animal ?
Sylvie B. – Dans la mesure où l’aspect est joli, où la matière finale est souple, fine, cela ne me gêne pas. Je veux utiliser des matières raffinées, élégantes, pas de matières brutes, je privilégie des matières travaillées qui ont des textures intéressantes et esthétiques. Cela peut ressembler à ce qu’on connaît déjà du cuir ou du daim, l’important est qu’il n’y ait eu aucune souffrance animale pour y parvenir.
« Il faut impérativement que les matières soient 100 % sans origine animale : ni soie, ni laine. Pour le reste c’est une affaire de coup de cœur. »
Vous avez choisi la douceur du velours pour l’été, que prévoyez-vous pour l’hiver ?
Sylvie B. – Je pense continuer dans la même gamme, avec beaucoup de velours. J’aime beaucoup la douceur et la sensualité du velours. Je pense qu’un beau velours, selon sa couleur, s’accorde avec toutes les saisons. J’envisage aussi d’autres matières comme le cuir de pomme par exemple. Tous les matériaux resteront exclusivement végans bien sûr.
Aujourd’hui, on trouve les chaussures Bloom Paris uniquement en ligne, souhaitez-vous qu’il en soit autrement à l’avenir, vers quel réseau commercial souhaitez-vous vous diriger ?
Sylvie B. – Aujourd’hui, Bloom Paris pratique uniquement la vente en ligne pour démarrer. Dans le contexte de la crise sanitaire, c’est de toute façon le mode plus adapté. Mais, à l’avenir, j’ambitionne que la marque figure dans le circuit des marques élégantes et soit distribuée par Le Bon marché, Gas by Marie… Plutôt des boutiques haut de gamme.
Quel retour avez-vous depuis le lancement ?
Sylvie B. – Le site marchand vient juste d’être mis en ligne. La marque est présente sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram. J’ai déjà de bons retours. Les modèles plaisent. La gamme est bien reçue, on me dit que la marque Bloom Paris répond à une attente, car elle arrive dans un domaine où il y a encore peu de choix, alors qu’il y a de plus en plus de femmes qui suivent ce mode de vie.
Pour rappel le véganisme est un choix de vie consistant à ne pas consommer ni utiliser les produits issus de l’exploitation animale, que ce soit pour se nourrir, pour se vêtir, pour se loger.
La soie (vers à soie) ou la laine (ovins) étant issues d’exploitations animales sont proscrites.
Propos recueillis par Evelyne Feldman, pour le site Shopping En Ville Paris.