L’histoire parisienne de la lunetterie est indissociable de la Maison Meyrowitz. Mais, vous, porteurs, lecteurs, promeneurs connaissez-vous cette adresse ?Depuis 1922, Meyrovitz a pris ses quartiers rue de Castiglione, à deux pas de la Place Vendôme. Et les Parisiens ou touristes de passages, n’ont pu manquer la vitrine tout en acajou et la tenture bleue couvrant les arcades affichant « E.B. Meyrovitz » dans une typographie cursive des plus vintage. Mais oserez-vous y entrer ? Je le recommande vivement. Pour trois raisons, mais vous en trouverez sûrement d’autres…
Une maison chargée d’histoire
D’abord parce que vous pénétrez dans un lieu chargé d’histoire. Vous ouvrez les portes d’un commerce qui date de 1922. Hormis, quelques travaux d’embellissement d’usage, cette boutique a conservé toute la chaleur, l’élégance et le charme des années 1920.
Autres temps… Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ! Boiseries acajou, moquette velours rouge, escalier en fer forgé et affiches anciennes rappellent que nous pénétrons dans un lieu chargé d’histoire, et intimement lié à la lunette depuis plus de 90 ans.
La maison Meyrovitz, depuis 1875, corrige et habille les yeux. La maison a écrit quelques grandes pages de l’optique-lunetterie parisienne. Emil Bruno Meyrowitz, né le 20 octobre 1852 à Greifenhagen en Prusse (aujourd’hui en Pologne), fut un pionnier de l’optique. En 1875, il ouvre sa première boutique à Albany dans l’état de New York. En 1902, il s’installe en France. Très tôt, donc, la maison acquiert une dimension internationale. Meyrovitz propose sa propre ligne de produits optiques et médicaux, et fait surtout bénéficier à ses clients de l’assurance de la qualité du fait-main et d’un savoir-faire maîtrisé. Depuis 140 ans maintenant, la maison n’a pas dérogé à ses principes fondateurs.
L’image de la qualité
En proposant sa propre ligne de produits optiques et médicaux, la maison fait montre d’un grand savoir-faire reconnu au-delà des frontières et d’un professionnalisme rassurant dans un marché à offres multiples.
Aujourd’hui la boutique parisienne offre une collection de lunettes exclusives réalisées dans la tradition du fait-main. Acétate, corne, écaille ou en métaux précieux comme l’or, la maison travaille sur des matériaux de qualité et offre une personnalisation de la monture allant jusqu’au sur-mesure. En effet, depuis 1991, Meyrowitz Paris a obtenu l’exclusivité, pour la France, du concept suisse Eyemetrics®, le plus novateur pour créer des lunettes sur-mesure. Le système utilise un ordinateur équipé de caméras, qui analyse le visage et propose des dessins de verres adaptés à la physionomie et à la correction visuelle.
Vintage Spirit est le nom de la collection phare de Meyrowitz. Elle puise son origine et son inspiration dans l’héritage de la maison. La maison reprend les modèles de lunettes des décennies passées. «Nous adoucissons leur caractère pour leur donner plus de confort et d’esthétisme.Tantôt en retravaillant l’épaisseur des montures pour en affiner les lignes, tantôt en modifiant courbes et volumes.», explique Jean-Manuel Finot, directeur général de E.B. Meyrowitz. Ici la « Py », la réplique des montures de lunettes du dernier empereur de Chine. Disponible en écaille du Vietnam, en acétate couleur ou noire en solaire ou à la vue.
Un musée de la lunette… Unique à Paris
On connaissait celui du Jura à Morez, mère patrie de la lunetterie française. Mais à Paris ! C’était sans compter sur le formidable patrimoine de la Maison E.B Meyrovitz. Celle-ci vient, en effet de transformer sa collection privée de lunettes anciennes en « musée de la lunette ». Unique à Paris ! La maison Meyrovitz a aménagé un espace muséal à l’étage du magasin pour présenter des pièces historiques et l’évolution des techniques liées à l’optique-lunetterie depuis le XVIIIe siècle. Un parcours et une scénographie des plus réussies.
Parmi les pièces uniques, des lunettes de 1850 identiques à celles du roi Louis-Philippe 1er ou une monture chinoise identique à celle portée par Puyi, dernier empereur de Chine, de très anciennes faces à main, jumelles, en ivoire, en écaille de tortue véritable du XVIIIe siècle, l’évolution des lunettes depuis 1920, lunettes de couturiers comme Ted Lapidus ou Pierre Cardin (ci-dessous), appareils optiques anciens. Et les goggles, of course, celles-là même que Meyrovitz inventa dans les années 1910-1920 pour protéger les yeux des pionniers de l’aviation comme Jean Mermoz ou portées par Charles Lindbergh pour traverser l’Atlantique en 1927, sic ! Sans oublier les montures des personnalités, des lunettes rondes de Sacha Guitry et Marcel Achard des années 1930, au verres bleus de Claude Monet, en passant par les montures d’Henri Salvador , celles de Jacques Chirac des années 1980…
Meyrovitz propose une promenade ludique et enrichissante dans les différents âges de la lunette, à VOIR sans plus attendre… L’ouverture du « petit musée » de Meyrowitz est programmée pour le 27 octobre (c’est demain !) , le 17 novembre et 15 décembre prochain. Tél : 01 42 60 63 64.